Rien qu'une promesse by Mary Balogh

Auteur:Mary Balogh [Balogh, Mary]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782290125687
Éditeur: J'ai Lu
Publié: 2016-06-02T04:00:00+00:00

— Un incident mineur, expliquait Ralph à sa mère et à ses deux sœurs tandis qu’ils prenaient leur petit déjeuner. Hier soir, Chloé a subitement décidé de se couper les cheveux, et le résultat ne lui a pas plu. La question a donc été soumise au comité idoine et va sans aucun doute être résolue à la satisfaction générale.

Il se surprit à retenir un sourire. La situation n’avait certainement rien d’amusant pour la pauvre Chloé, surtout quand on savait ce qui l’avait incitée à agir de manière aussi radicale. Mais l’image de cette imposante délégation féminine sur le pas de sa porte et de sa femme au milieu, la tête hérissée de mèches taillées à la va-vite, sa mine boudeuse faisant place à du désarroi, valait le coup d’œil.

Cela faisait longtemps qu’il n’avait rien vu d’aussi comique, il était toutefois préférable de n’en rien dire, et de n’en rien montrer.

Quoi qu’il en soit, il avait été ravi de se voir congédié.

— Chloé n’a jamais aimé ses cheveux, confirma sir Kevin Muirhead. Elle en a toujours voulu à l’ancêtre de qui elle tient cette couleur flamboyante, et plus on lui en faisait compliment, plus elle la détestait.

— Les cheveux roux passent pour être l’apanage d’un tempérament… flamboyant, commenta Amelia, la sœur aînée de Ralph.

— Si c’est le cas, il est compréhensible que la duchesse n’en soit pas ravie, remarqua Flavian. C’est une personne délicate et réservée, tout le contraire d’un tempérament f-flamboyant.

— Elle vous fait honneur, Ralph, confirma Hugo. Puisque vous nous avez convaincus de rester une journée de plus, Vincent et moi allons passer la matinée à explorer le parc, avec votre permission. Son chien veillera à ce que nous ne nous égarions pas. Y a-t-il des endroits à ne pas manquer ?

— J’ai entendu ce qui ressemble au bruit d’une cascade hier près de la chapelle. Nous essaierons de la trouver, Hugo, suggéra Vincent.

— On m’a parlé d’un lac. Lady Keilly, lady Harrison, ce parc n’a certainement pas de secret pour vous. Auriez-vous l’amabilité de me montrer le chemin pendant que Hugo et Vincent font une promenade plus fatigante ? suggéra George.

Ralph fut reconnaissant à ses amis d’avoir changé de sujet. Il aurait aimé passer plus de temps avec eux et, un instant, il éprouva la tentation d’oublier ses obligations et de les accompagner lui-même jusqu’à la cascade. Mais ils n’étaient pas les seuls à partir le lendemain.

Les messieurs se levèrent à l’entrée de sa grand-mère et de sa grand-tante, accompagnées de Mme Nelson.

— La femme de chambre de lady Trentham s’occupe des cheveux de Chloé, annonça tante Mary. C’est une virtuose des ciseaux, paraît-il. Du moins lady Trentham nous l’a-t-elle juré. De toute façon, le résultat ne peut pas être pire que ce que nous avons vu, Ralph. Quelqu’un peut-il me verser une tasse de café avant que je défaille ?

Le jeune homme nota que si sa grand-mère avait l’air fatigué, elle semblait aussi apaisée, et il se demanda si le pire était passé ou à venir. Il penchait fortement pour la seconde hypothèse, même s’il espérait de tout son cœur se tromper.

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